L’International Valuation Standards Council (IVSC) a publié une série d’articles (Perspectives Papers) consacrée à la notion d’amortissement du goodwill, et plus précisément à sa compatibilité avec les principes d’évaluations des entreprises.

Ces articles visent à alimenter la discussion sur ce sujet, notamment dans un contexte où l’IASB et le FASB réfléchissent à modifier la comptabilisation du goodwill, en soulevant certaines questions fondamentales avec l’objectif d’informer les préparateurs, les réviseurs et les utilisateurs des états financiers.

Le premier article de la série, intitulé Is Goodwill a Wasting Asset ?, a été publié en septembre 2019. Le deuxième article, intitulé What is the information value of the current impairment framework? a été publié en décembre 2019. Enfin, le troisième et dernier article, intitulé Opportunities for Enhancing the Goodwill Impairment Framework a été publié en juin 2020. 

Les questions que l’IVSC explore dans cette série d’articles sont les suivantes :

Partie 2 – Information Value of the Current Impairment Test : Leading or Lagging Indicator ?

Comme conclu dans le premier article des Perspective Papers, le goodwill n’est pas un actif à durée de vie définie.

Bien que le cadre actuel de dépréciation du goodwill fournisse un contenu informatif précieux (aussi bien quantitatif que qualitatif) aux utilisateurs des états financiers, les dépréciations ne semblent pas servir systématiquement d’indicateur avancé concernant les flux de trésorerie et rendements futurs.

Ce 2ème article de l’IVSC examine quatre raisons potentielles à la principale critique émise selon laquelle le test de dépréciation ne permet souvent pas d’identifier les dépréciations en temps utile, ou ne les identifie pas du tout :

  • protection contre les dépréciations : l’entreprise achetée et le fonds de commerce qui s’y rapporte sont dans la plupart des cas intégrés dans une Unité Génératrice de Trésorerie (UGT) existante. Par conséquent, le goodwill acquis n’est déprécié qu’une fois que le goodwill créé en interne a été épuisé. En cas de ralentissement de l’activité, le fonds de commerce créé en interne crée un tampon qui permet de protéger la dépréciation du goodwill acquis.
  • marge de manœuvre artificielle résultant de l’amortissement de certains actifs incorporels acquis alors que de nouveaux actifs incorporels ne sont pas reconnus au bilan. L’amortissement des actifs incorporels a plus tendance à protéger les dépréciations au fil du temps, entraînant ainsi une diminution de la valeur informative du goodwill.

  • Un examen des éléments déclencheurs des impairments tests cités dans les normes comptables montre qu’ils sont trop larges et principalement axés sur les conditions externes du marché et du secteur. Dans certains cas, comme le cours des actions, les éléments déclencheurs eux-mêmes constituent un indicateur tardif ;

  • Considérations comportementales – réticence à mettre en œuvre les tests d’impairment. L’expérience montre que les dépréciations de goodwill s’accompagnent généralement d’un changement de direction, de stratégie globale et/ou d’une décision de restructurer ou de vendre tout ou partie d’une entreprise acquise. Les personnes chargées de mener et de superviser le processus de dépréciation du goodwill, font également partie, dans la plupart des cas, du processus d’évaluation et de décision en matière d’investissement. En tant que tels, ces individus peuvent avoir un parti pris inhérent, soulevant ainsi un potentiel conflit d’intérêt

Dans le 3ème article de la série Perspectives Papers, l’IVSC aborde ensuite quelques solutions pratiques pour améliorer le cadre actuel de dépréciation du goodwill.

Pour lire l’article de l’IVSC

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